20 films qui m’ont fait JOUIR en 2019
2019 clos une décennie de films exquise. Selon moi, 2019 a été la meilleure année de cinéma que cette décennie nous a donnée, une année de perpétuelle jouissance en salles. Oui, il y a eu quelques navets que nous aurons l’honneur de parler dans le prochain article en français (je fais un balado en anglais demain à 8h en direct avec quelques invités pour discuter de ces films) mais, au final, l’année a non seulement résuccité le cinéma Québécois de la mort imminente par un seul film, mais a aussi été une grande année de films politiques. Pour vous, voici les 20 films qui m’ont fait JOUIR cette année. Autrement dit, mes films préférés de 2019. À noter que cette liste est SUBJECTIVE et que je n’ai pas vu tous les films de l’année. Il faut comprendre cela avant de commencer. Mais je veux que cette liste sorte avant la fin de l’année et je complèterai, avec un autre article, après que (peut-être) j’ai vu tous les films que je veux voir. Voilà. Allons-y, Alonzo. Pas de mentions honorables, les 5 premiers pourraient l’être. *Certains commentaires contiennent des divulgâcheurs (spoilers)*
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#20: The Lego Movie 2: The Second Part (Mike Mitchell)
C’est le seul film d’animation que j’ai dans cette liste, car c’est le seul film d’animation en 2019 qui mérite d’être vu. Oui, Toy Story 4 était bon, mais il n’était pas nécessaire. The Lego Movie 2: The Second Part est non seulement incroyablement créatif et dynamique avec son style d’animation à la stop-motion avec des détails qui frappent nos yeux. Je suis toujours ébloui par le niveau de détail que cette série de films utilise, et Mike Mitchell utilise la créativité du jeu de LEGO pour créer des scènes d’actions à couper le souffle en utilisant à pleine conscience l’imagination d’un enfant. L’histoire est aussi incroyablement mature, ce qui est manqué dans plusieurs films d’animation. Dans la majorité des films d’animation que j’ai vu cette année (dont Toy Story 4 et le surévalué I Lost My Body), les histoires sont clichées et destinées, principalement, pour divertir les jeunes enfants qui ne comprennent encore rien de la vie de nos jours. The Lego Movie 2: The Second Part présente le personnage de Rex Dangervest (Chris Pratt), qui est incroyablement complexe psychologiquement. Le niveau de drame psychologique dans le troisième acte que le film réussit à atteindre avec des putains de LEGO rend, selon moi, The Lego Movie 2: The Second Part le meilleur film d’animation de l’année. Dommage que les droits ont été vendus à Universal, nous aurons probablement des produits commerciaux sans imagination (80% du catalogue Disney cette année). Oui, ce film était meilleur que Parasite.
#19: Soundgarden: Live From The Artists Den (Jojo Pennebaker)
Un film-concert de 2h47 réalisé par le fils du légendaire feu D.A. Pennebaker est l’un des documentaires les plus importants de la décennie, immortalisant le meilleur concert que le groupe Soundgarden ait fait de leur carrière qui a pris fin subitement après le suicide de leur chanteur, Chris Cornell. Utilisant la caméra exactement de la même manière que D.A. Pennebaker faisait dans son magnum opus, Monterey Pop, Pennebaker fils plonge les spectateurs dans le concert en utilisant la caméra comme oeil qui puisse accéder à l’événement comme nul autre peut le faire. Par son montage dynamique et la juxtaposition de couleurs qui s’alimentent à travers les mouvements des artistes et de caméra, le film-concert est tout simplement jouissif. Étant fan de Soundgarden, je suis un peu biaisé par rapport au film, mais même les nons-fans trouveront leur divertissement. Le film est incroyablement bien monté et ressort le côté magique de la musique de Soundgarden et la voix dominante de Chris Cornell. En bref, 167 minutes de catharsis.
#18: Jumanji: The Next Level (Jake Kasdan)
La saga Jumanji a eu une résurrection en 2017 alors que plusieurs critiques annonçait que le film Welcome to the Jungle n’allait pas être bon. Contre toute attente, le film a été un succès non seulement commercial mais avec la critique aussi. Une suite était imminente, et The Next Level est meilleur que tous les autres Jumanji, même le classique de Joe Johnston mettant en vedette feu Robin Williams. L’humour est crinqué à 110%. Il n’y a pas une séquence dans le film où on ne rit pas, les scènes d’action capture l’esthétique vidéoludique d’un jeu Uncharted à perfection et les imitations de Danny DeVito par Dwayne Johnson et Danny Glover par Kevin Hart sont tout simplement JOUISSIVES. C’est un film où nous devons fermer notre cerveau et apprécier les imitations verbales et les situations burlesques que les protagonistes de l’univers réel et vidéoludique font face. À la fin, on prépare le prochain opus, et je suis déjà prêt. Oui, ce film était meilleur que Parasite.
#17: For Sama (Waad Al-Khateab, Edward Watts)
Durant seulement 1h24, For Sama est émotionellement dévastant à regarder. Une lettre émotive à sa nouvelle-née, Sama, la co-réalisatrice Waad Al-Khateab essaie de trouver sens au monde dans lequel Sama est né, Alep, monde en perpétuelle guerre et incertitude. Plusieurs images choquantes sont montrées, Khateab et Watts ne cachent rien. Le but premier de Khateab est de préserver une mémoire de la Bataille d’Alep pour que Sama puisse comprendre dans quel monde elle a vécu lorsqu’elle était la plus vulnérable. Khateab veut aussi montrer aux spectateurs, à travers plusieurs plans filmés à la première personne avec des caméras légères numériques (et parfois des cellulaires) l’horreur de vivre, à tous les jours, dans un monde d’incertitude. C’est un film qui est incroyablement dur à regarder, physiquement par des moments de violence incroyablement explicite (la scène de la césarienne, en particulier), mais aussi psychologiquement. Un grand documentaire qui mérite d’être vu, mais en étant averti de la violence que vous allez recevoir.
#16: Apollo 11 (Todd Douglas Miller)
Composé uniquement d’images d’archives restaurées en 4K, Apollo 11 est un chef d’oeuvre. Les images restaurées sont à couper le souffle tellement qu’elles ont l’air d’êtres tournées en 2019. Mais où le film excelle le plus est à travers son montage qui ficele les images d’archives en créant une histoire linéaire du décollage, à l’exploration de l’espace et de la Lune, et au retour sur Terre. Le travail méticuleux de restauration et de montage mérite à Apollo 11 d’être vu sur grand écran, en particulier IMAX qui montre tous les détails de la restauration en qualité ultra-pristine. Un “companion piece” avec First Man de Damien Chazelle qui est aussi excellent.
#15: Richard Jewell (Clint Eastwood)
À 89 ans, Clint Eastwood fait des films comme s’il a 25. Le penchant politique Libertarien d’Eastwood n’a aucune influence sur la façon dont celui-ci traite l’histoire de Richard Jewell — héros américain qui a été accusé d’avoir orchestré un attentat lors des Olympiques d’Atlanta en 1996 par le FBI et les médias de masse, alors qu’il est innocent. Les performances de Paul Walter Hauser, Kathy Bates, Olivia Wilde, Jon Hamm et Sam Rockwell sont époustouflantes, particulièrement Hauser qui imite les gestuelles de Jewell à merveille et son accent innocent. Le film montre les vulnérabilités et les tendances sociopathiques de Jewell — il ne glorifie pas son héroïsme. On le montre tel qui l’était dans la vraie vie. L’esthétique est simple, mais c’est le jeu d’acteur qui élève la simplicité de l’histoire et rend ce film mémorable et jouissif.
#14: The Irishman (Martin Scorsese)
Pas aussi jouissif que le meilleur film de la décennie, The Wolf of Wall Street, mais le trio Robert De Niro — Al Pacino — Joe Pesci est un dont nous ne verrons jamais dans un autre film. Pesci a toujours joué des personnages volatiles, soit dans des films de Scorsese (Goodfellas, Casino) ou même dans des films pour enfants (Home Alone 1 & 2). Cette fois-ci, la menace préconisée par Pesci est le silence et les longs regards. Les trois protagonistes du film (Pacino, Pesci & De Niro) sont sublime dans chaque scène. Pacino joue le personnage volatile. Les meilleurs scènes dialoguées de ce film de 3h30 sont avec Pacino, et les meilleurs scènes contenant le silence sont avec De Niro. La fameuse séquence de 20 minutes où Frank Sheeran (De Niro) voyage à Detroit pour tuer Jimmy Hoffa (Pacino) est la plus réussie et celle qui reste avec vous plusieurs jours après que le film est fini. Une leçon de cinéma rempli de silence et d’absence/présence à voir si vous avez du temps.
#13: Us (Jordan Peele)
Ce n’est pas le meilleur film d’horreur de l’année (à suivre…), mais, c’est définitivement le meilleur film de Jordan Peele jusqu’à date. Lupita Nyong’o mérite une nomination aux Oscars (du moins, une recognition de certains groupes de prix comme les Critics Choice, ce qu’elle a eu) en jouant le double d’Adelaide Watson, Red. Le film, à travers son montage musical énergétique et cinétique, nous prend par la main dans un voyage imprévisible en utilisant les jumpscares de façon minime (et intelligente) en préconisant la tension et les scènes d’action crues. La scène qui me vient à l’esprit est lorsque les “Tethered” (doubles) de la famille du personnage d’Elizabeth Moss tuent la vraie famille à travers la musique des Beach Boys (“Good Vibrations”) Moss demande à l’appareil Ophelia d’appeller la police, alors qu’elle comprend de jouer “Fuck Tha Police”, d’N.W.A. Peele a l’oreille musicale et connaît l’art de couper au bon moment, à travers la musique, pour susciter l’émotion chez le spectateur.
#12: John Wick: Chapter 3 — Parabellum (Chad Stahelski)
Le meilleur film d’action de l’année, contenant 130 minutes de séquences de “gun-fu” à couper le souffle. L’utilisation de la couleur dans ce film par Chad Stahelski est aussi raffinée que Rainer Werner Fassbinder, Wim Wenders, Wong Kar-Wai, Alfred Hitchcock et même Michael Powell et Eric Pressburger. Ce n’est pas seulement l’action qui est saisissante et n’arrête pas d’être plus divertissante que les derniers opus de la série John Wick, mais l’univers créé par Stahelski qui s’approfondit et la quête de John pour une vie tranquille qui ne semble pas aller dans sa direction. À chaque film, l’univers du “Continental” est exploré et quelque chose de nouveau s’ajoute, ce qui rend le film intéressant, en plus des panoplies de scènes d’action qui rivalisent le plus grand film d’action de la décennie: The Raid 2.
#11: Marriage Story (Noah Baumbach)
Un film bizarre qui montre les tribulations d’un divorce avec deux protagonistes qui ont l’air d’avoir encore d’affinités pour l’un de l’autre. Scarlett Johansson est époustouflante et je n’ai jamais vu Adam Driver jouant un personnage aussi brisé, émotionnellement, que Charlie Barber. La comédie est parfois malaisante, mais ressort le côté humain du divorce, en étant pas quelque chose d’incroyablement sérieux et ennuyant pour les deux. Ce que j’aime particulièrement dans le film de Baumbach est que le film essaie de présenter le film, principalement, sur le point de vue de Charlie, en provoquant la sympathie avec celui-ci, sauf que les deux personnages sont responsables de leur divorce. C’est ce que nous apprenons progressivement. Le contraste avec les deux protagonistes, à travers deux chansons de Stephen Sondheim, clos le film avec brio. Le meilleur film de Noah Baumbach depuis Mistress America.
#10: Once Upon a Time in Hollywood (Quentin Tarantino)
Un autre film qui utilise la musique à travers son montage et sa réalisation pendant toutes les 2h41. L’utilisation de “You Keep Me Hangin’ On” de Vanilla Fudge lors du climax contre Cliff Booth (Brad Pitt) et The Manson Family est l’emprunt musical de l’année. Les notes fortes de cette chanson sont finement juxtaposées avec les gestes des personnages et son montage (image & sonore) qui créent une séquence d’ultraviolence qui donne un orgasme visuel & sonore à tout fan fini de Tarantino. Le film est une lettre d’amour au cinéma des années 60, particulièrement aux Westerns de Sergio Leone et aux vieilles références de culture populaire telles que le “S From Hell” de Screen Gems. Ce n’est que lors des derniers 20 minutes que le film s’élève d’une structure basique sans récit à du pur Tarantino.
#9: Glass (M. Night Shyamalan)
La finale de la trilogie Unbreakable montre l’hypocrisie des superhéros avec une fin polarisante — leurs plus grandes forces ne planent pas sur leurs plus grandes faiblesses. Le climax du film Glass reste à être l’un des plus divisifs de l’année, surtout sur ceux qui avaient un film dans leur tête avant de le voir. Le film prend son temps, mais le pay-off émotionel lors du climax est mérité. Les prises de vues rapprochées de Mike Gioulakis, lors de cette séquence, renforce le sentiment de tension et d’impuissance qu’ont les superhéros en essayant de combattre les forces auquel leur but premier est de les exterminer. C’est le plus grand film d’M. Night Shyamalan jusqu’à date, et je n’étais même pas fan du deuxième chapitre de la trilogie, Split. Il faut le regarder avec un esprit ouvert.
#8: Rocketman (Dexter Fletcher)
La vie d’Elton John racontée sans l’hésitation que plânait Bohemian Rhapsody. Le film ne glorifie pas Reginald Dwight comme Bryan Singer aimait si bien faire dans Bohemian Rhapsody en changeant plusieurs aspects de la vie de Freddie Mercury pour manipuler émotionellement son public, mais présente le personnage d’Elton John comme homme qui n’est pas capable de faire les bons choix dans sa vie à travers un parcours d’autodestruction et d’abus sexuel. Nous parcourons la vie de débauche d’Elton John, à travers plusieurs allégories visuelles et une performance incroyable par Taron Egerton qui est capable non seulement de chanter et d’imiter Elton John sans lipsynch, mais est aussi capable de commander une scène qui lui demande d’être dramatique. L’imposition d’Egerton dans le vidéoclip “I’m Still Standing” est la cerise sur le gâteau.
#7: Doctor Sleep (Mike Flanagan)
Voici le meilleur film d’horreur de l’année…un film qui n’utilise EN AUCUN CAS les jumpscares pour faire peur à son public, mais une utilisation incroyable du gros-plan et de l’atmosphère pour créer un sentiment de malaise durant les 2h31. La révélation de l’année, Kyleigh Curran, jouant Abra Stone, se trouve dans ce film. La meilleur scène d’action de l’année, la fusillade dans la forêt où Danny et Billy Freeman (Cliff Curtis) éliminent les membres du “True Knot” pour briser la force spirituelle de Rose The Hat (Rebecca Ferguson) est tout simplement orgasmique. Un grand sourire m’est collé au visage durant cette séquence, lorsque Flanagan alterne entre la fusillade et la réaction agonisante de Rose The Hat. Mike Flanagan continue toujours d’exceller en matière de réinventer le genre du film d’horreur, genre le plus ennuyant que nous avons au cinéma où la majorité des films contiennent des protagonistes idiots, une panoplie de jumpscares qui ne font pas peur et un scénario ridicule. Mike Flanagan sauve le cinéma d’horreur un film à la fois.
#6: La femme de mon frère (Monia Chokri)
La majorité des films québécois contemporains partagent les mêmes thèmes récurrents avec des protagonistes marginaux qui ne font pas grand chose avec une esthétique prétentieuse. Le cinéma québécois contemporain est une ordure en voie d’extinction que même le gouvernement actuel n’a pas l’air de vouloir encourager. François Legault a été dernièrement en Californie et n’a jamais parlé de productions d’ici avec de grands studios comme Netflix, mais plutôt de productions américaines qui tournent au Québec et/ou font leur travail de post-production au Québec. Oui, nous avons de grands réalisateurs québécois contemporains comme Jean Marc-Vallée et Denis Villeneuve, mais eux font des superproductions américaines. Villeneuve tourne carrément le dos au Québec et au cinéma national d’ici en faisant Dune et Blade Runner 2049. La vérité est que les québécois ne vont pas voir leurs propres films au cinéma, à l’exception de comédies d’Émile Gaudreault et des Bon Cop Bad Cop 42, et le gouvernement le sait que les québécois moyens ne veulent rien savoir de ces films. Enter Monia Chokri qui décide de faire un film qui brise les conventions traditionnelles et les thèmes récurrents du cinéma québécois contemporain pour résucciter un courant de cinéma national qui a eu ses jours de gloire pour un bref moment. La femme de mon frère est sans doute le meilleur film québécois de la décennie et le seul de cette année qui mérite d’être vu — Anne-Élisabeth Bossé est à couper le souffle, les prises de vue ne sont jamais anodines, le scénario est intelligent, l’humour est incroyablement bien montée, le montage est dynamique et non-conventionnel, la trame sonore est hors de l’ordinaire, et, plus précisément, ce film est rempli de fraîcheur et de nouveauté, ce que Sophie Deraspe n’est pas capable de faire avec Antigone. Si vous aimez le Québec (en étant nationaliste, souvrainiste ou fédéraliste), c’est un film à voir ASAP.
#5: Avengers: Endgame (Anthony Russo & Joe Russo)
Sans doute la meilleure expérience dans un cinéma IMAX que j’ai eu cette année. La culmination de 22 films du “Marvel Cinematic Universe” (ce n’est pas du cinéma apparament) est une jouissance orgasmique de haut niveau. Tous les moments de “fan service” ont fait applaudir la foule de 300 spectateurs dans la salle, toutes les scènes d’action nous font réagir, tous les moments imprévisibles et l’histoire strucurée en 3 actes d’une heure chaque font de ce film le meilleur de la série “Marvel Cinematic Universe” et le film le plus satisfaisant de l’année. Si vous êtes investi dans l’univers depuis le début, avec Iron Man, ce film va combler toutes vos attentes et clore un grand chapitre de cet univers. Ce qui est le plus impressionnant est comment ce film clos l’acte de rédemption de Robert Downey Jr. — un acteur qui donne son chapeau à tous les fans qui l’ont aidé à résucciter sa carrière et sa vie en lui donnant une chance en jouant Tony Stark. Les larmes de joie et de tristesse sont au rendez-vous.
#4: Knives Out (Rian Johnson)
Le madlad Rian Johnson dit qu’il fait un “murder-mystery”, alors que les allégories politiques contre le président américain Donald J. Trump ressortent le plus. Une famille privilégiée (blanche), contre l’immigration illégale de masse, perdent l’héritage de Harlan Thrombey (Christopher Plummer) à une immigrante illégale (Ana de Armas). Oui, le film joue avec les éléments du “murder-mystery” en essayant de subvertir les tropes populaires du genre (classique Rian Johnson), mais ce qui est le plus impressionnant est son commentaire politique et son grand doigt d’honneur à tous ceux et celles qui ont voté Trump, plus particulièrement avec le personnage de Don Johnson et Jaeden Martell (qui utilise les mots “liberal snowflake”). La scène qui m’a marqué a été lorsque Richard Drysdale (Johnson) porte sa “red cap” imaginaire en faisant un discours patronisant sur l’immigration illégale, en disant que la raison pourquoi les enfants sont emprisonnés dans des cages est la faute des parents. Plus que le film progresse, plus que nous voyons le côté “privilégié” de la famille qui essaient de réclamer leur héritage. Un film qui sera haï par les conservateurs/républicains qui supportent Trump et/ou qui partagent les mêmes points de vue que le Président.
#3: Joker (Todd Phillips)
Le commentaire social de Joker est considéré comme étant “dangereux”, mais il est plutôt tragique. Arthur Fleck (Joaquin Phoenix) se fait rejeter par la société et décide de donner une leçon à cette société qui privilégie les riches en tuant deux riches bourgeois dans un métro. Ce goût pour le meurtre transformera Arthur, progressivement, en psychopathe, qui lui mènera à tuer Murray Franklin (Robert De Niro) pour s’être moqué de ses rêves à la télévision. Joaquin Phoenix est époustouflant en Joker et sa progression psychologique prend du temps, mais la finale montre pourquoi nous avons besoin de cette progression. Le meilleur film de Todd Phillips et le meilleur film de superhéros/comic-book que nous avons eu cette année.
#2: A Beautiful Day in the Neighborhood (Marielle Heller)
La plus grande performance de Tom Hanks se trouve ici: jouant un personnage qui a défini mon enfance, Fred Rogers. Marielle Heller rend hommage au personnage de Rogers à travers le personnage fictif de Lloyd Vogel (Matthew Rhys) et sa relation brisée avec son père (Chris Cooper). Rogers agit comme figure divine, et ses apparences m’ont fait pleurer des océans. Marielle Heller capture l’esthétique de l’émission Mr. Rogers’ Neighborhood avec respect et une attention fine aux détails les plus précis. Tous les détails que nous trouvions avec le vrai personnage de Fred Rogers se retrouve avec l’imitation de Tom Hanks, qui me donnait les larmes aux yeux. La structure est minimaliste, mais l’impact émotionnel que nous avons en voyant Fred Rogers réincarné dans le corps de Tom Hanks peut être trop pour certains. J’ai adoré chaque seconde que je passais avec le Rogers d’Hanks en revisitant le monde imaginaire de Mr. Rogers’ Neighborhood, en ratio 1:33.1, qui a façonné mon enfance.
#1: Uncut Gems (SAFDIE)
Les frères SAFDIE sont mes réalisateurs préférés de la dernière décennie avec les films Heaven Knows What et Good Time. Ils ont frappé le mile avec Uncut Gems, en donnant une rédemption à Adam Sandler (qui a passé la décennie à faire des navets sauf avec Noah Baumbach pour The Meyerowitz Stories) qui donne la meilleure performance de sa carrière en jouant Howard Ratner — joueur compulsif qui emprunte de l’argent d’Usuriers et ne repaie jamais. Une opale rare va lui permettre de tout repayer, mais Kevin Garnett veut garder la pierre gratuitement ce qui complique les choses avec son beau-frère, Arno (Eric Bogosian) qui lui demande de l’argent. Tout ce qui était mis de l’avant par les frères Safdie avec Good Time est repris, mais amplifié à 11. Il n’y a jamais de moments de repos avec Ratner, qui vit sa vie de manière frénétique et impulsive. La trame sonore d’Oneohtrix Point Never et les prises de vues de Darius Khondji amplifient le climat de stress et d’adrénaline que nous sentons durant l’entiéreté du film. C’est un film incroyablement jouissif montrant l’essence-même du cinéma: faire réagir son public et l’emmener dans un autre monde pour lui faire vivre des émotions fortes. Les frères Safdie maîtrise l’émotion en maintenant un climat CONSTANT d’anxiété et de tension avec la vie sans-arrêt mort d’Howard Ratner. Il faudrait le tuer pour avoir une pause avec lui. Cela décrit à quel point le climat avec ce personnage est toujours stressant. Le film commence par une colonoscopie qui décrit parfaitement ce que vous allez vivre pendant 135 minutes. Voilà.